jeudi 31 juillet 2014

Gaza : quand Hollande et Valls donnent raison à Dieudonné !...

Il y a des moments où il faut savoir peser les mots que l'on exprime surtout selon la fonction que l'on a. Dieudonné « humoriste bouffon » comme il se définit, a fait scandale il y a quelques mois dans une de ces vidéos lorsqu'il a dit qu' « entre les juifs et les nazis, je suis neutre dans cette affaire ». Provocation antisémite dirent certains, exubérance d’une liberté d'expression humoristique affirmèrent d'autres. Le 9 juillet 2014, jour d'infamie pour la diplomatie française, le président Hollande a estimé qu'il « appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population » exprimant « la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza » rappelant que « la France condamne fermement ces agressions ». Ce jour là à Gaza, 30 palestiniens étaient tués dans des raids israéliens. Quantité négligeable pour Hollande, Valls et le parti « so soniste ». Hollande, lui qui trouvera toujours « des chants d'amour » à exprimer envers « la seule démocratie du Moyent-Orient », démocratie ethnique, racialiste et religieuse ne l'oublions pas, n’a pas eu de compassion pour le martyr gazaoui. Au vu du parti pris sioniste flagrant du gouvernement et du parti socialiste la provocation de « Monsieur Mbala Mbala » résonne différemment aujourd'hui. En effet la provocation dite « antisémite » de Dieudonné, combien de morts ? Le soutien explicite d’un président français à un état violant le droit international, combien de morts ? 30 le jour où il exprimait son soutien au gouvernement coalisé d’extrême droite israélien, plus de 1400 aujourd’hui. A Dieudonné, on lui a déjà imputé la complicité des attaques de Toulouse ou de Bruxelles dixit le CRIF et autres organismes de soutiens aux crimes israéliens. Raccourci rapide, fallacieux, au vue des idées exprimées par Dieudonné (proches des laïcs baathistes ou des chiites) alors que ce sont de prétendus « salafistes », des « takfiristes », des « djihadistes » qui sont derrière ces tueries. Mais pour Hollande, Valls et le parti socialiste, est-ce que leur imputer une responsabilité dans la mort et les massacres de Gaza serait tendancieux ? Peut-être que Jordan Bensemhoun soldat criminel franco-israélien tué à Gaza s’est senti soutenu dans son engagement criminel à Gaza par son président français. Peut-être que l’hommage officiel que lui a rendu l’ambassade française en Israël incitera d’autres citoyens français de confession juive à venir massacrer d’autres enfants palestiniens, portés par « la solidarité de la France » d’Hollande pour Israël. Peut-être que Netanyanhu s’est senti poussé des ailes criminelles à Gaza grâce aussi au « chant d’amour » d’Hollande. Ce pleutre de président qui pour Israël ne peut voir que « la vie en rose », même quand elle s’écrit au couleur rouge sang des enfants de Gaza. Peut-être que les citoyens français de confession juive qui s’engagent dans l’armée d’occupation israélienne, dans des synagogues en France (qui prétendant chanter les louanges et les valeurs de la République contrairement aux mosquées dixit Eric Zemmour) se sentent motivés par les déclarations « d’amour et d’attachement eternel » des gouvernants socialistes. Peut-être que les centaines de jeunes français de confession juive qui chaque année vont faire le volontariat civil en Israël, pour aider l’armée d’occupation israélienne à maintenir sous leur joug les millions de palestiniens, se sentent soutenu par les propos de leur président Hollande. Peut-être que les milliers de français de confession juive qui donnent de l’argent à l’armée d’occupation israélienne, aux organismes sionistes de colonisations des terres palestiniennes, quelques fois déductibles des impôts en France, se sentent portés par leur président Hollande. Ce même président et son gouvernement qui ont l’audace après toute cette énumération prosioniste d’affirmer « qu’il ne faut pas importer le conflit du Moyen Orient » et interdissent des manifestations de soutien aux palestiniens. C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. Cela fait tout de même beaucoup de « peut-être » pour un président et un gouvernement qui prétend être neutre, tout comme la provocation de Dieudonné entre nazis et juifs. Mais dites-moi ne vaut-il pas mieux prétendre être neutre sur un fait historique daté, passé qui n’a pas de conséquence directe sur le présent, au lieu d’affirmer être neutre entre un oppresseur et un oppressé, un occupant et un occupé, entre un colon et un colonisé, entre un massacreur et un massacré, qui perpétue encore et toujours ses crimes contre l’humanité, à l’heure où vous lisez ces lignes. Surtout quand cette « neutralité » encourage « à prendre toutes les mesures », même massacrer des milliers de civils, tuer des centaines d’enfants, bombarder des écoles, des hôpitaux et des organisations humanitaires et faire totalement fi des civils palestiniens tués, blessés, affamés ou déplacés. Je sais on va me dire que je suis de parti pris. Mais entre le propos de Dieudonné et le communiqué de Hollande, lequel est le plus honteux ? Le plus criminel ? Cette notion de « neutralité » n’a pas les mêmes conséquences selon qu’elle émane d’un « humoriste bouffon » seul ou d’un président qui engage son pays, son gouvernement. Non, les responsabilités et la gravité des conséquences de ceux qui s’expriment sur les massacres en Palestine, nous le constatons malheureusement tous les jours à Gaza, n’ont pas les mêmes impacts sur le terrain. Alors prétendre être neutre entre le colonisé et le colonisateur, c’est donné un blanc seing à l’oppresseur, c’est en être le complice. Au fait je ne suis pas toujours de parti pris, au vue de l’actualité, entre Valls, Hollande et Dieudonné, je suis neutre. Comprenne qui de droit cette provocante affirmation sur la notion de « neutralité », ceux qui sont doués d’intelligence quand aux autres, ils ont la haine plus forte que la raison.